insupportable

spring summer fall winter

Dimanche 10 juin 2007 à 20:34

Je me lève juste assez brusquement pour sentir ma tête tourner pendant quelques secondes je décris des mouvements vagues je tourne le robinet la force de l'eau qui s'abbat me fait sursauter je diminue le débit je me pèse 53.6 et je passe sous l'eau. Mon gel douche sent la fraise.

A 20:34 je t'aimerai toujours.

Titre : Grease - You're the one that I want

Pensé par insupportable

Dimanche 10 juin 2007 à 12:02

Pensé par insupportable

Samedi 9 juin 2007 à 21:23

Comme à ton habitude tu t'assieds sur ce banc, à vingt heures trente-quatre, ou 20:34. Bonsoir au fait, oui, comme à toutes les fins de journée je me trouve là pas très loin. Il y a toujours la même conne qui mange un cône à la vanille avec des copeaux de chocolat mais juste ce qu'il faut, qu'elle dit au glacier. Tant de choses préparées à l'avance, un peu comme une horloge qui sonne treize coups à une heure de l'après-midi. Le spleen m'attrape par derrière et tu te tates la main un peu plus violemment comme ça. Une situation unique mais pourtant répétée inlassablement jour après jour, jamais ratée et nous de nous demander quand la pluie va s'arrêter de tomber ou quand on va pouvoir enfin sortir nos lunettes de soleil, quand la chaleur va se faire tellement lourde qu'on se dira que ce banc est parfaitement bien placé, à l'ombre du marronier, quand l'orage va enfin nous délivrer de cette lourde moiteur désagréable. Oui, je ne suis qu'à trois mètres sur le banc d'à côté mais je sais très exactement à quoi tu réfléchis, tu es mon moi en mâle, quelques années de plus, deux j'aime à le croire, et ces yeux, cette bouche et ce nez, tout ça ça ne peut être que moi, un grand moi. Mais enfin ce n'est même pas désagréable. Cinq minutes à peine juste assez pour reconnaitre chacun de tes mouvements et me les mettre en mémoire. Te voir essuyer d'abord ta place habituelle et puis y poser doucement ton grand corps un peu fatigué mais toujours vaillant, sortir tes écouteurs et les placer méticuleusement sur tes oreilles, et enfin fermer les yeux et respirer à pleins poumons l'air qui change en fonction des saisons. Rituel jamais ébranlé jusqu'à présent. Je ne sais jamais ce que je fais pendant ce moment privilégié, je suis complètement absorbée par tant de poésie, souvent je récite la chorégraphie dans la tête en ouvrant les yeux de temps en temps pour vérifier que je suis dans le bon tempo. Je me récite deux fois de suite la chanson qui dure deux minutes et quarante cinq secondes. J'arrive à tout en même temps, c'est un moment divin, c'est quand tu te dis que les secondes passent à une allure d'escargot, mais non, t'en as pas marre, c'est tellement bien. Je devine les airs de piano qui se jouent dans ta tête, la guitare le violon et la basse, un peu de batterie pour marquer la cadance. Tu n'écoutes que des chansons calmes sinon tu bougerais les pieds, et, brusquement, tu te lèves comme si tu avais oublié quelque chose. Comme si tu avais oublié de vivre. Mais bon sang ça me surprend toujours, jamais je t'ai dit au revoir. Et j'aimerais ne jamais te dire au revoir.

Titre : Renaud - Mistral Gagnant

Pensé par insupportable

Vendredi 8 juin 2007 à 10:59

A la caisse d'un magasin on doit rencontrer des tas de gens bien différents. Ca va du stressé au deux de tension, en pensant à ceux qui sont dans la lune, les timides, les sympas, et ceux qui sont tout ça à la fois. La mère qui passe avec trente-six paquets de couches, qui tient son bébé d'une main en lui disant non-mais-arrête-de-me-tirer-le-bras-comme-ça. Et puis le célibataire endurcit qui revient comme toutes les semaines acheter un paquet de coquillettes, à la même caisse le même jour au même endroit, et qu'il te dit tiens-le-prix-des-coquillettes-a-augmenté-depuis-jeudi-dernier. Les plus âgés qui prennent trois fois rien et qui reviennent tous les jours parce que de toute façon y a rien d'autre à faire vous-savez-quand-on-est-à-la-retraite. Le jeune qui vient acheter des piles, qui revient rechercher les bonnes, et qui reviens encore parce qu'il ne fallait pas acheter que des piles, et il te dit heureusement-que-c'est-pas-loin. La vieille qui double à la caisse alors qu'elle n'est pas pressée pourtant laissez-moi-passer-je-suis-vieille-non-ne-me-tapez-pas-j'ai-des-lunettes.

Vous m'excuserez de ne pas avoir rédigé cette article avec toutes mes propres idées. 

Titre : Louise Attaque - J't'emmène au vent

Pensé par insupportable

Mardi 5 juin 2007 à 20:43

Prologue.

Autant vous prévenir tout de suite, que vous l'acceptiez ou non, je vais vous tutoyer. Voilà, tu vois, en deux temps trois mouvements, c'est fait.
J'aurais pu réinventer l'Histoire, changer d'époque, éviter l'apparition des nouvelles technologies, modifier les données, inventer une autre langue et découvrir la formule qui permet de changer les cailloux en pépites d'or. Rien de bien compliqué, dans une histoire on peut facilement faire parler les chats et les poissons rouges, lire dans les pensées, connaître les détails, inventer l'innaccessible et accéder à l'inénarable. Mais tu vois, je préfère rester plus terre à terre.
T'appeleras ce qui suit comme tu veux. Un conte, une love-story, un rêve, un roman à l'eau de rose. C'est une fausse réalité, un truc juste vraissemblable. Réalité parce que tout cela peut très bien arriver. Fausse parce qu'en fait ça ne s'est jamais passé de ma vie, et, comme je suis égoïste, je pense beaucoup à moi, je parle pour moi -et pire, j'écris pour moi. Toutes ces histoires ne sont que pure invention.
Je voulais nommer mes personnages de jolis prénoms américains, ou de ceux de mes proches. Mais ces histoires se finissent mal, pour certaines. Le côté tout est bien qui finit bien, le côté américain, ça collait pas à la situation. Et puis je raconte pas les histoires de mes amis ici. Ce ne seront que quelques personnages nommés par leur âge.
Le lieu est quelconque, la date également. J'aime à penser que les différentes rencontres se passent dans la même ville, au même moment, mais à une rue de décalage, ou une place dans un café. Je me suis souvent demandé combien de couples s'embrassaient en même temps.
J'ai souhaité décrire le plus de situations amoureuses possible, pour que chacun se retrouve quelque part. Mais j'avais du mal à passer dans la peau d'un homme. Les personnages sont toutes des femmes.
L'amour est universel, le texte est en français mais j'envisageais une traduction en toutes les langues, pour toucher un plus grand nombre de lecteurs.

Ci-dessous, ta quasiment certaine position actuelle :
-Tu tiens ce livre entre tes deux mains, peut-être d'une seule, voire avec les pieds ou les dents, sait-on jamais.
-Tu hésites, tu est décidé ou tu vas bientôt renoncer à l'acheter.
-On vient de te l'offrir, je viens de te l'offrir, tu l'as volé ou trouvé par terre, tu l'as emprunté à la bibliothèque ou une personne te l'as prêté, tu l'as confisqué à quelqu'un, tu l'as retrouvé après de longues années, il appartenait à un des tes ancêtres.
Si jamais tu n'es pas dans un des ces cas là, tu peux laisser tomber ce livre, le jetter ou le reposer sur le présentoire d'où tu l'as extirpé. Si aucune situation de la liste ne te correspond, je n'ai vraiment pas assez d'imagination.

Tu l'as compris, ce livre est destiné à tout le monde, raconte la vie de tout le monde et concerne tout le monde -sauf moi.

Titre : Augustana - Boston

Pensé par insupportable

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