insupportable

spring summer fall winter

Mardi 24 juin 2008 à 13:52

L'art de parler de tout en ne disant rien, ou l'art de ne parler de rien en disant tout, vous connaissez ?

Prenez un exemple : moi. (Oui, le moi c'est plus simple à utiliser, ça s'adapte à n'importe quelle situation, on parle de soi à toutes les sauces, on coupe la parole en disant son avis, ou aussi en évoquant son expérience, ses envies, sa personnalité, sa vie, ...). Moi je -oui, ça commence souvent comme ça- n'ai aucune envie de réviser pour mon oral de français de lundi prochain. Le trente, donc. Convoquée à 14h. Cet après midi, le 24 que nous sommes, je décide de réviser. Je vois déjà mon avenir (des quatre heures à venir) : j'allume ma chaîne hifi, je place un CD dans le machin après l'avoir choisi pendant quelques minutes, j'allume ma lampe de bureau, je range pendant une dizaine de minutes le bazar, je trouve un ou deux trucs à descendre dans le salon ou à jeter -en gros, comme vous le voyez, je fais tout sauf ce que j'avais prévu de faire-, je remonte dans la chambre, je chante un peu, j'ouvre mon classeur et je me dis "je préfèrerais encore passer une heure au code, même si je devrai encore dire que j'ai fait 18 fautes, tout vaut mieux que de faire un truc qu'on me force à faire". Oui, parce que le propre de l'Homme, ou plutôt le sale de l'Homme, c'est de n'avoir aucune envie de faire les choses obligatoires. N'est-ce pas Karine. On trouvera toute autre activité plus divertissante.
Prenons un autre exemple : moi. Embarquée, dans une lecture des Mots de Sartre, je bifurquais vers Vendredi ou les limbes du pacifique de Tournier puis Stupeur et tremblements de Nothomb, sans avoir fini les deux premiers, bien évidemment. Le premier, dans ses mots recherchés, avait fini par m'endormir. Ce n'était que la lecture qui me donnait un semblant de fatigue. Aussitôt le livre clos, je ressentais ce sursaut d'énergie que je ressens le soir, avant de me coucher. Je renonçais quand même à me remettre à la lecture. Le deuxième, dans ses descriptions détaillées, avait été rapidement chassé par le dernier. Pour autant je finirai les deux dans un avenir proche. Le troisième alors répondait à toutes ma flemme par un roman avec des mots simples, sans histoire trop compliquée.
Un dernier exemple pour la route : moi. Juste pour le chiffre trois

Pensé par insupportable

Dimanche 22 juin 2008 à 22:00

je dis non. systématiquement. sans réflexion. instantanément. je sais dire non, ça oui, c'est même mon premier réflexe comme le premier mot des bébés. tu veux encore des pâtes ? non. tu veux un gâteau ? non. tu veux aller au ciné ? non. tu veux sortir ? non. tu veux vivre ? euh oui
ce n'est pas la peur de faire chier les gens. c'est plutôt l'envie qu'ils ne m'emmerdent pas.
je ne prends de décision catégorique qu'en compagnie les gens avec qui je me sens bien
je ne suspends une chose que pour la reprendre avec plus d'ardeur
je ne promets rien sans être sure de tenir ma parole
je ne me tais que lorsque je n'ai plus de salive
je ne ferme les yeux que quand tout est noir
je ne t'aime que lorsque l'instabilité règne, que lorsqu'on se rejoint presque par télépathie, que lorsque tout est naturel
je ne m'aime que quand j'arrive à me satisfaire



Pensé par insupportable

Dimanche 22 juin 2008 à 20:22

je vous propose de me retirer sur-le-champ de la vie cowblogienne.

Pensé par insupportable

Jeudi 19 juin 2008 à 21:14

    samedi c'est la fête à la grenouille. Aïda décida d'enfiler sa robe moulante noire. et moi la verte courte. ses jambes sont nues. les miennes collantées. elle porte des chaussures à talons. moi des bottes. ça fait assez madame et junky qui se retrouvent autour d'une tasse de café. j'aime pas le café. mais on se donne un genre de genre. un genre pas de genre. un genre va te faire foutre gros pervers.
    des amis passent sans nous reconnaitre. pour une fois c'est voulu

Pensé par insupportable

Mercredi 18 juin 2008 à 14:41

-tu l'as vu toi le chat?

Rose ne répondit pas. Elle ne l'avait pas vu, mais une ombre, juste, qui se promenait derrière le buisson. Ça l'intriguait. Maman venait de dire de rentrer, qu'il allait bientôt pleuvoir, peut être de l'orage même, il faudrait alors éteindre la télé, puisqu'on est jamais trop prudent, la foudre, ça ne prévient pas.

Le félin non plus ne prévenait pas, il fallait guetter le moindre rendez vous possible.

- tu l'as vu toi le chat?

La voix du petit frère retentissait encore. Ça énervait un peu Rose. Il fallait répondre, sinon le maudit bougre allait trahir sa présence.

- mais-non-chut-d'abord.

C'était une mission secrète, le genre éclaireur pour le succès. Avec une Majuscule au succès, ça ferait mieux sur le rapport. L'herbe était encore humide de la rosée, et avec l'absence de soleil, pas moyen d'avoir du sec. Terrain mouillé, terrain miné. Pas grave, terrain quand même, et Rose salissait sa robe blanche à avancer à plat ventre dans la jungle. Plus de jardin, mais la forêt amazonienne. Elle cherchait un tigre, une panthère même, une panthère noire. La chaleur était insoutenable. Dans la jungle il fait toujours très chaud, et humide en même temps. Pardaillan, surveille mes arrières! Pardaillan ne répondait pas. Un boa l'avait surement dévoré. Pas grave, le succès avant tout. Des lianes plus tard, tranchées d'un grand coup de machette, elle était là: la panthère noire!

Des yeux jaunes et profonds, comme chargés de menace. Des abysses cruels. Rugissement. Une panthère ça rugit comme ça? Frayeur. Griffes. Ah maudite panthère, qui es tu pour être si méchante? Vite, ma machette! La prendre. Ah Pardaillan, tu aurais du être là! Le sang coule, non! Il faut fuir, mais ou courir? Aucune issue possible. Là bas, un baobab! J'ignorais qu'on trouvait des baobabs en pleine pampa. Mais ou sommes-nous? Ratactac ratactac. La panthère tire. La fourbe, utiliser une arme à feu en pleine savane! Tiens perfide, viens me chercher!

Vite grimper à l'arbre. Le tronc noueux. Ça râpe la robe. Pourquoi avoir mis une robe pour une expédition en foret? Curieux. Grimper plus haut, le salut avant tout.

- Maman Maman Rose elle monte encore au pommier alors que Papa a dit qu'il était encore trop fragile!!

Le maudit bougre.

Trahison!

Pensé par insupportable

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