insupportable

spring summer fall winter

Dimanche 8 juin 2008 à 21:23

J'ai mal sous mes petits pieds. Ce soir il pleut, à torrents même, et les réverbères éclairent mes pas, moi je cliquette sur les pavés avec mes bottes à talons. J'ai un peu bu, la tête dans les nuages noirs cendre. Je réfléchis à un dessin.
Il pense à moi, tellement fort que je le sens. plus je suis froide et plus il brûle.
Je la vois renter, se plaindre de ses ampoules, de la pluie. Elle regarde ses ombres se rétrécir et s'agrandir au gré des lampadaires. Ses bottes à talons claquent sur les pavés, elle ne marche pas droit, elle réfléchit surement à une œuvre prochaine.
Je pense à elle aussi fort que je peux, espérant qu'elle en reçoive quelques ondes. plus elle est froide et plus je brûle.

je l'ai jeté lui ai crié dessus l'ai frappé doucement puis fermement lui ai hurlé de s'en aller l'ai violemment poussé et il me souriait comme un mort ses expressions ne changeaient pas intactes ses lèvres intact sa peau intacte son cœur j'aurais pu le transpercer si j'avais pu croire que ça changerait quelque chose mais j'ai eu beau l'insulter il se rapprochait toujours plus
elle a tout fait tout tenté tout bu tout jeté et j'ai sourit intérieurement puis extérieurement elle m'a frappé de plus belle et tu vois ça me plait je l'aime encore plus plus elle frappe plus je l'aime plus elle me rentre dans la peau

cercle vicieux.


Pensé par insupportable

Samedi 7 juin 2008 à 21:38

A faire : écrire
A voir : insup.deviantart.com
A lire : La folle allure, Christian Bobin
A écouter : The national
A boire : eau minérale
A éviter : le pollen


Pensé par insupportable

Lundi 2 juin 2008 à 19:36

soif de culture tout voir tout entendre tout savoir faire tout faire tout vivre tout supporter tout boire tout aimer tout lire tout filmer tout photographier tous les films tous les livres toutes les expos toutes les peintures tous les arts toutes les musiques remplir ma tête de tout ce qui peut y rentrer tout essayer écrire un livre réaliser un film peindre sculpter grandir vivre

Pensé par insupportable

Lundi 2 juin 2008 à 19:27

    Il est des conversations qui s'oublient. elles sont comblées de phrases, certes. Mais toutes ces phrases en viennent au même point : l'ennui. Ce n'est pas qu'on n'aime pas celui ou celle avec qui on discute. Ni qu'on l'aime. C'est qu'il nous est indifférent. Vous voyez, cette indifférence cruelle qui nous fait tous peur. Celle qu'on craint, qu'on fuit, qu'on rejette, qu'on regrette.

    certaines sont sans ponctuations des se suivent se poursuivent se tambourinent et fondent entre eux si bien que ces conversations perdent leur sens

   Je ne supporte plus les conversations où je console les gens. "Tu sais, il t'aime peut-être encore." "Tu sais, c'est mieux que ça finisse comme ça." "Tu sais, je ne comprends plus trop ce qui vous lie encore." "Tu sais, il faut pas t'inquiéter pour ça." "Tu sais, faut pas t'en faire, t'en rencontreras d'autres." "Tu sais, j'ai aussi vécu ça, et lui il est débile alors oublie-le" "Tu sais, je t'aime mais là tu me fais chier".

    Et y a aussi les conversations ou l'autre personne ne t'engueule pas, ne te reproche rien.  Rien d'autre que ton indifférence à toi. Ce sont elles qui blessent, qui provoquent les remises en question. Quand on te dit que tu as profondément déçu, ou pire : quand on te le fait sentir.

    Des fois elles partent en quiproquo. Ou alors en cacahuète. Les deux protagonistes communiquent mais ne sont pas "sur la même longueur d'onde-an".

    Et des fois elles sont drôles, émouvantes, sentimentales, amicales ou amoureuses, elles sous-entendent ou chuchotent, elles rassurent et consolent, elles ne sont pas pensées, juste vécues.





Pensé par insupportable

Vendredi 30 mai 2008 à 20:49

des gouttes s'écrasent sur mon dos, le transpercent et le blessent, s'enfoncent dans la chair jusqu'au drap en-dessous. c'est assez puissant, ça mouille un peu tout, même mes yeux qui peinent à surmonter les émotions.
j'écris, en même temps. c'est comme si la pluie me forçait à tout abattre sur le papier, comme si j'endurais à cet instant tout ce que je lui avais fait subir, comme si le boomerang me revenait en pleine face.
je souffre, mais c'est presque bénéfique. c'est comme si mes mots se crashaient sur la feuille, voulant tous être plus forts les uns que les autres, souhaitant tous être plus vrais les uns que les autres.
puis je filme l'orage dehors. les éclairs éblouissent et le tonnerre s'intensifie. alors je me réfugie.

au lit

Pensé par insupportable

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