insupportable

spring summer fall winter

Mardi 22 avril 2008 à 17:29

    De coup de pédale en coup de pédale, sous la pluie glaçante qui lui transperçait le pantalon, toujours avec des regrets qui lui bouffaient ces nuits de sommeil nécessaires, regardant les passants sous leurs grands parapluies noirs traverser les rues, sonnant de temps en temps pour qu'on lui cède le passage, criant même parfois, elle passait les feux rouges l'un après l'autre et arrivait à destination.
    Alors elle cherchait ses clefs de ses doigts mouillés et froids, quelques fois vainement, d'autres fois elle rentrait directement dans le garage.
    C'était assez simple, une vie réglée au millimètre, les détails et les imprévus la déstabilisaient invariablement, alors elle changeait de route plutôt que d'être embêtée.
    C'est à ce moment, bien quand tout semble devoir rester intact pour la vie, que ça arrive.

    Tout lâche, on s'adapte.





Pensé par insupportable

Lundi 21 avril 2008 à 22:22

La bataille faisait rage. Sur la table s'amassaient les combattants. Le grain de sucre perdait contre celui de sel, le couteau contre la fourchette, les assiettes s'entrechoquaient.
Seules, maîtres de l'arène et au milieu du plateau régnaient les patates violettes.

Pensé par insupportable

Samedi 19 avril 2008 à 17:50

Soleil, orages, sourires en contre-façon et appréhension, bonsoir.

    Elle soupçonne un intrus d'avoir pris possession des lieux. Tout est charmant, comme d'habitude, chaque arbre est à sa place, comme d'habitude, la boîte aux lettres est en bas du chemin de pierre, comme d'habitude, la maison règne sur la colline, comme d'habitude. Pourtant, l'atmosphère est tendue, vous voyez, comme un fil où se suspend la lessive fraichement sortie de la voisine, comme une relation entre frères et sœurs, comme une relation tout court, qui menace de craquer à la moindre défaillance, à la moindre défiance.
    Et la surprise est de taille. Dans la maison aux apparences alléchantes ont été saccagés tous les meubles. Ils ne sont pas détruits, non, ils ont juste perdu leur soupçon de vie. C'est un peu bizarre, elle se le dit elle-même, de penser que des meubles sont morts. D'ailleurs en y regardant de plus près, aucun des objets précieux que sa grand mère possédait n'a disparu, la vaisselle et le lustre en cristal, les tableaux anciens, la vieille commode, rien ne manque, ce n'est pas un vol ou quelque chose comme ça, non, l'intrus n'est pas vraiment palpable, elle-même ne comprend pas.
    Elle ne tente pas d'appeler sa grand mère. Pourquoi ? Un petit indice, un tout petit détail qui échapperait  au premier venu. Cette odeur de lavande, de parfum à la lavande.
    Sa grand mère mettait toujours une pointe de lavande dans sa vie.

Pensé par insupportable

Jeudi 10 avril 2008 à 20:46

C'est drôle, des fois, tout nous tombe dessus. Des cours à rattraper, des devoirs en pagaille, des dizaines de livre à lire, des gens à ne pas oublier, des autres à contacter, des trucs à organiser. Moi dans tout ça je me perds, et ça me fait du bien. C'est marrant, y a certaines personnes qui aiment s'ennuyer. Ça m'ennuie, l'ennui.

Et dire que je repars samedi ... sans laisser un article digne de ce nom.
Je vous envoie des bisous, quand même

Pensé par insupportable

Mardi 8 avril 2008 à 21:27

Les fourmis s'entassent dans la ville, le vent s'engouffre entre les précipices, les lumières se maintiennent éveillées toute la nuit.
Un mot ? Non, pas un seul.
Il y aurait magique mais peut-être trop exagéré. Fatiguant mais un peu abusé. Bruyant et complètement vrai. Epoustouflant, en plein dans le mille.
Ah oui, les fourmis, c'était nous.

Je ne pourrai pas tout raconter, mais tout ça m'inspirera beaucoup, surement.
Une rencontre, ouais.

Pensé par insupportable

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