insupportable

spring summer fall winter

Jeudi 19 avril 2007 à 22:07

Un départ frustrant et mes yeux mouillés qui se cachent derrière des lunettes de soleil. Je n'aime pas les départs sur le quai de la gare, les départs trempés d'amoureux qui se quittent, devant les passants attendris, des bisous d'adieux et des mains qui caressent, les départs d'obligation, comme ceux de tous les matins six-heures-du-mat'-avant-la-cohue, les départs de vacances et les parents qui comptent leurs mioches pour voir si la petite s'est pas taillé Mais qu'est-ce que tu fous là-bas j't'ai dit de rester à côté mon Dieu c'est pas possible, les départs touchants, les départs cassants, les départs crispants et les départs pressants. Mon grand-père écrit un peu chaque jour pour raconter les banalités de sa vie, Lyon deux mille sept bla bla. Man grand-mère regarde dehors ou alors je ne sais pas, elle fait semblant de réfléchir, peut-être réfléchit-elle vraiment à vrai dire. Mes pensées se perdent et mon regard s'envole vers le majestueux ciel bleu. Je profite des belles vues et ne parle pas. De toute façon je n'ai rien à dire et eux non plus.
Bouts de bois. Rails. Usines. Vieux rideaux orange. Contrôleur. Larmes. Cailloux. Soleil. Paroles. Silences.
Mon grand-père se lève pour dire au revoir. Il porte la valise de la soeur de la mère d'Agnès, l'ex-femme du fils du deuxième ami de ma grand-mère. Des connaissances vagues qui restent mystérieuses. Mes questions ne sortent pas. Discrétion et politesse obligent. Le train redémarre. Mon cerveau se remplit de mes pensées. Lui, évidemment. Et le souvenir de la veille, sur son banc là-bas, tout près. Nous, pieds nus dans l'herbe champ de mars.
Champs. Arbres. Regards perdus. Barrières. Routes. Oiseaux. Tracteur. Clocher. Vie. Cathédrale.
Mon grand-père dit qu'il y a les reliques de Saint Nicolas. Ma grand-mère corrige. Il n'y aurait que son petit doigt. Sourire. Musique.

Lyon et les rappels de ma grand-mère toutes les trente secondes. Je suis sur les nerfs à cause de ça. Dans le train aujourd'hui elle me propose un jus de fruit. Je refuse. Dix minutes plus tard elle me le re-propose. Je re-refuse. Vingt minutes passées et elle me colle la brique devant la face, d'un air de dire Non mais tu vas le boire ?! Je n'ai pas bu. Je conscent que j'en avais très envie, et d'ailleurs j'avais aussi très envie de faire pipi. Et puis hier j'ai pas eu le droit de rentrer à l'appart'. Autrement dit traverser la rue bouhouhou d'accord il faisait noir mais bon quand même ma grand-mère a dit Tes parents ne seraient pas d'accord, et j'ai horreur de ça, quand les gens décident de se que les autres pensent, quand ils sont surs de faire juste.
Et les incessants Un dessert ? Un gâteau alors ? Un petit gâteau ? Une glace ? Un bout de chocolat ? Un coca ? Un verre d'eau ? Un bout de fromage ? Une boisson ? Elle a pas beaucoup mangé cette petite ! Leslinette tu veux manger quelque chose ? Une crèpe ? Des pâtes ? Une salade ? Un jus de fruit ?
Et le fameux Un petit gâteau ? à la mi-temps du match Marseille-Nantes. Et aussi le Un verre d'eau ? à vingt-trois heures trente après m'avoir dit Bonne nuit, ça ira tu as pas trop chaud ? Tu peux ouvrir la fenêtre si tu veux.

Titre : Carla Bruni - L'excessive

Pensé par insupportable

Dimanche 15 avril 2007 à 14:34

« L.
chaque vision de
toi,
chaque mot de
toi,
que ce soit lu ou entendu,
c'est à ces moments là que j'ai envie de
te dire
que je
t'aime.
même si c'est faux,
même si ce n'est pas vrai,
même si parfois je ne me comprend pas
. pourquoi ?
lui. elle.
toi.
mais qui alors ?
est-ce lui ? non, je sais que je ne l'aime pas, car
est-ce elle ? oui, je l'aime cependant
est-ce
toi ? à portée de main mais pourtant si loin ou alors
est-ce vous ? ne raconte pas n'importe quoi c'est peut-être
lui, assis de l'autre côté de la rangée dans ce même wagon
elle, que je ne connais pas encore mais demain
un autre, quand je ne m'y attendrai absolument pas
une autre, et je la sentirai venir vers moi, ou
celui qui croisera mon regard un jour d'avril, puis
celle que j'aiderai à se relever, à moins que ce ne fut l'inverse

Mais cette odeur...

tu le vois lui sans regard dans ce miroir ?
tu le vois lui absorbé par son clavier mais qui pourtant se lève ?
tu la vois elle traversant la rue en courant ?
tu les vois eux avec ce petit quelque chose dans leur attention ?
tu la vois elle un rien inquiète ?
tu les vois elles hilares mais qui ne savent pas
que le premier derrière ces lunettes noirs a les yeux clos
que le deuxième finira par revenir
que la troisième malgré cela arrivera en retard
que les quatrièmes se reverront souvent, pour s'aimer
que la cinquième a eu raison de s'inquiéter
qu'elles-mêmes devraient continuer à rire. »


by
alligator.


Pensé par insupportable

Samedi 14 avril 2007 à 19:26

Ecrire.
Une notion qui paraît simple, mais tellement compliquée. Il existe des centaines de façons d'écrire, long, court, cynique, drôle, pas drôle, utile, inintéressant, bien, ou mal...quoique écrire mal...?
Il y a les façons d'écrire, puis il y a les styles. On a tous notre style, c'est indéniable, long, court...enfin vous me comprenez.

Pourquoi j'ai écris ça ?
Pourquoi faudrai-t-il qu'il y ai une raison ?

Une fois de plus, il était là. Pourquoi était-il toujours là ? Il la regardait en plus. Mais peut-être que non, peut-être regardait-il le mur, ou n'importe quoi, n'importe qui, de toutes façons il ne pouvait pas la regarder, ELLE. D'ailleurs, regardait-il dans sa direction ?
A vrai dire elle avait abandonné l'idée qu'il daigne la regarder depuis longtemps, elle n'avait pas le moindre espoir. Pourtant il la regardait bien, il la dévorait des yeux même, comme à chaque fois qu'ils se croisaient. Il ne pouvait pas s'en empêcher.
Elle le fixait toujours. Il tourna la tête, leurs yeux se croisèrent, s'accrochèrent pendant une seconde. Elle baissa les yeux, se sentant rougir. Son coeur faisait des bonds dans sa poitrine.
Il la vit baisser la tête, et entrevit un sourire se dessiner sur son visage.
Ses yeux bleus se reposèrent sur lui, et elle le vit sourire.
Avait-elle été si ridicule que ça ?
Elle prit son petit miroir de poche, et essaya de détecter quelque chose qui aurait pu déclencher ce sourire chez lui. Oh, vraiment, ca n'arrivait qu'à elle. Il n'y avait rien, teint de pêche, mascara juste ce qu'il faut, bouche propre. Elle soupira, de soulagement probablement...
Il souriait toujours, elle était trop craquante à essayer de se pomponner, encore plus qu'avant, quand son regard bleu avait croisé le sien. Il descendit la première marche de l'escalier.
Elle rangea son miroir, bien calé dans son sac, entre le portable et l'Ipod, et leva la tête. Elle sentit le sang lui monter aux joues en voyant qu'il s'approchait. Il s'approchait, encore et encore, et elle pouvait distinguer un petit grain de beauté dans son cou, elle en avait un au même endroit, tout du moins presque, mais...
Il ne se trouvait qu'à quelques pas d'elle. Il s'arrêta net.
Ils se regardaient toujours. Elle s'était levée sans s'en rendre compte, et ils se faisaient face à présent, ils était proches, très proches.
Il continuait à s'approcher, leurs lèvres se touchaient presque à présent.
Ses yeux se fermèrent, attendant de recevoir ce baiser tant rêvé...
Rien.
Elle les rouvrit, et ne vit que le plafond de sa chambre. Elle referma et rouvrit les yeux deux-trois fois, juste pour être sure. Personne. Rien qu'elle, et ce foutu plafond. Elle soupira, tourna la tête pour éteindre son réveil. 7H30, elle était en retard, mais elle ne se dépéchait pas pour autant. Elle savourait encore son rêve, elle le revoyait, elle se disait que, bien sûr que ce n'était qu'un rêve, il ne savait même pas qui elle était, qu'elle avait été stupide, stupide de croire à ce rêve, stupide de croire qu'un jour, peut-être...
Au même moment, il se réveillait, émergeant d'un étrange rêve dont il ne se rappellait que le regard aux yeux bleus...

<3

Pensé par insupportable

Vendredi 13 avril 2007 à 17:30

Vendredi treize - Zoé fait des traits quand il y a un vide sur ses cours. Je mange. J'ai beaucoup souris. J'ai bronzé. Les paquets de médicaments vides servent de repose-mini-oeufs-de-chocolat-de-pâques. Il a failli me faire peur.

L'affreuseté affreuse aurait été qu'il m'approche. Mes joues se seraient enflammées, déjà que le soleil me tanait la peau.
La vie d'une coccinelle noire à pois rouges doit être passionante.
J'aime les petit encas stracciatella, faire fondre les copeaux de chocolat sur ma langue. J'aime regarder les gens profondément et tenter de deviner leurs pensées.
J'aime pas téléphoner. C'est un fait. Parler dans le vide me met mal à l'aise. J'aime pas changer, partir, quitter, vomir.

Ton corps lové tout conte mon coeur. Le plume qui glisse sous mes phalanges délicates sur le papier froissé. La musique laissée au minimum vital. Et ton rire qui éclate comme l'obus de sincérité d'une jeunesse insolente.
Votre corps étendu dans le lit d'à côté. Le vieux crayon pour les mots croisés qui crisse sous mes doigts frippés sur la feuille de l'avant-guerre. La musique du tourne-disque qui ne sort plus depuis des lustres. Et ton rire nerveux comme tous les soirs à vingt heure treize.
Ton corps brutal étalé sur le mien Le stylo bille que tient ma main encore douce qui décrit ma vision dégoutée de ce papier cradé. La musique stressante de la boîte d'en dessous. Et ton rire sadique de m'avoir "baisée".
Ton corps endormi de fatigue à côté du livre de l'histoire de Bibou le lapin, ma préférée. Mon nouveau crayon rose tenu par mes mains inexpertes qui accroche ses premiers mots, mes premiers mots, au papier rose assorti. La musique de la boîte que tu m'as offerte pour mes trois ans. Ton rire cristallin qui réagissait à la blague de papa encore dans mes pensées.

Titre : Radiohead - Backdrifts

Pensé par insupportable

Mardi 10 avril 2007 à 20:25

Elle effleure le framboisier de ses doigts voluptueux. Sa nouvelle bague est fraichement vissée sur son annulaire, main gauche. Dans les jardin les invités s'adonnent à une partie de cartes, une sieste à l'imbre du cerisier, une valse avec de la musique imaginaire. Les framboises sont mûres. Elle cueille la plus rose foncé de toutes. Elle l'observe attentivement de ses yeux bleux-verts-gris. Elle la tâte doucement. Détache les petites bulles une par une. Les compte puis les dépose sur sa langue. Elle l'accolle à son palais. Fais fondre toutes les capsules. Elle rouvre les yeux. Les petits riens futiles s'enregistrent dans sa tête. Le matin au soleil. Un lendemain de fête. Comme dans un film elle se croit une princesse. Son prince l'approche et ils s'enfuient en rigolant. Les champs s'enchaines à mesure qu'ils avancent en sautillant. Et puis.

Les petits coussinets se posent plusieurs fois de suite sur le parquet. Tic tic tic. Elle l'entend miauler comme un bébé qui n'arrive pas à dormir. Et puis il te marche sur le cou, les seins, le ventre et la cuisse droite. Au moindre mouvement le chat s'enfuit. Et ce rêve.

Titre : Souchon - La vie ne vaut rien

Pensé par insupportable

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