Je crois que je ne crois en rien.
L'absurdité frappe. Je ne peux pas croire que je ne crois en rien, sinon je mentirais et je croirais en quelque chose. Cette double contradiction m'enfonce dans la perplexité. Et je pense que je ne pense rien revient aussi à la même bêtise syntaxique. Insupportablement absurde. La langue française permet d'inventer les folies les plus sensass en mettant de côté le sens. Je me pâme de plaisir en alignant les mots qui me traversent l'esprit -mots que je choisis pour bien vous montrer l'étendue de mon vocabulaire. Il n'empêche que, personnellement, je ne crois pas que je ne crois en rien, étant donné que j'aurais horreur d'écrire une seconde fois l'absurdité de la première phrase. Je crois souvent -systématiquement- que j'ai raison. Va savoir pourquoi. L'idée de pouvoir un jour avoir tort, ou plus encore de le reconnaitre, n'a carrément pas encore parcouru mon cerveau. Bref, je m'arrêterai là, car il faut que j'aille trem per mes chevilles dans de la glace, parce que, mine de rien, ça fait mal et j'ai l'impression qu'elles risqueraient d'éclater.
Titre : Téléphone - Ca c'est vraiment toi