insupportable

spring summer fall winter

Jeudi 3 décembre 2009 à 21:56

 

Je prends toujours plus plaisir à imaginer qu’à vivre. Dans un rêve, tout est possible, tout est permis. Tout est mieux fait, on est sur de soi, on est aimés. On est quelqu’un. Evidemment qu’on est quelqu’un, puisqu’on est le héros du rêve.

Au collège, pour les rédactions, on m’écrivait « tu suis bien les consignes, mais cela manque d’imagination », à chaque fois. J’avais de bonnes notes, pour avoir suivi les règles. J’ai toujours très bien obéi, quand ça me tenait à cœur. Et avoir des bonnes notes, ça me tenait à cœur. Mais pour ces rédactions, je restais très, trop scolaire. Je n’avais peut-être pas encore découvert ce bout de ma personnalité : j’ai une imagination débordante. C’est surtout que j’avais peur de transmettre des choses personnelles. Parce que je crois maintenant que pour écrire quelque chose de bien, il faut y mettre son cœur. Et en y mettant son cœur, on y laisse un bout de soi, parce qu’on parle de soi. Je ne comprends pas encore comme des écrivains peuvent prétendre inventer des personnages complètement extérieurs à eux, complètement différents, complètement inventés. On n’invente rien, on crée des liens, on imagine, on extrapole. Peut-être que des écrivains vieillissent, et qu’ils changent, leur vécu se densifie, ils ont des choses différentes à raconter. Mais je crois vraiment qu’on donne aux personnages qu’on crée des aspects de notre personnalité.

On ne peut pas créer, imaginer, quelque chose de nouveau. Si notre personnage ne s’inspire pas de nous, alors il s’inspire de nos amis, des gens qu’on connait, qu’on a vus ou entendus, qui sont déjà passés dans notre cerveau.

Alors on me reprochait mon manque d’imagination. J’avais peur d’y mettre mon cœur, et de trop en faire, de trop en donner, et de ne pas en être suffisamment satisfaite. Parce que donner sans recevoir, je sais pas trop faire. J’aurais eu envie qu’on lise ma rédaction, et qu’on la relise, et encore, et qu’on me glisse, pas devant toute la classe, mais en aparté, que je devrais écrire plus. Mais j’osais pas, et on m’avait pas vraiment dit qu’en classe et en dehors, on doit être la même personne.

J’l’ai compris en philo, en terminale, je crois. J’écrivais pour moi, et plus pour le prof. J’écrivais ce que je pensais, quelques fois, et plus ce que le prof voulait lire. Et peut-être que c’est évident pour certains, mais ça ne l’a jamais été pour beaucoup.

En tout cas, j’ai toujours autant besoin qu’on me félicite. Et je crois que ce n’est pas seulement pour l’écriture, mais dans tous les domaines. Et je crois que tout le monde est pareil. Tout le monde voudrait être valorisé pour les choses qui lui sont importantes.

Pensé par insupportable

Par castor le Samedi 5 décembre 2009 à 12:43
oh putin j'ai du retard à rattraper là. Absolument pas le temps de lire là tout de suite, mais j'y pense sérieusement. Merci pour ton gentil commentaire ma belle.
Par joris le Samedi 5 décembre 2009 à 14:04
ce qui est chiant, c'est qu'il n'y a pas le petit lien "j'aime" et qu'on est obligé de laisser un commentaire même quand on a au final pas grand chose ou rien à dire.
J'aime.
Par crumble-and-tea le Samedi 5 décembre 2009 à 14:36
J'aime ce que Joris a mis au passage.
Ouais, pour talk.show t'as raison, ces commentaires, le fait de disparaître et puis c'est comme une compet' au final et tu t'y sens extérieure (ouais, genre là j'écris que j'aime ce que joris a écrit, ce qui est vrai, et encore heureux ça n'engendrera pas un débat skybloguéen avec commentaires de commentaires parce que je suis pas une fidèle commentatrice, même si je lis) ahah clear enough?
Bref. Une fois de plus, je m'y retrouve, un peu trop même. Sauf que, au contraire de toi j'ai jamais été très sérieuse. Si, les bonnes notes j'aimais, tout ça, mais j'intériorisais moins que toi, j'ai fait mon intéressante assez tôt avec les profs et l'écriture. J'écrivais que pour moi, et justemment, ça a posé problème en philo! J'avais fait un poème dans une rédac en CM2, le prof voulait montrer ma rédac à des profs de collège, il a mis plusieurs semaines avant de me la rendre, puis finalement il m'a demandé de la garder. C'était un truc macabre sur l'automne, déjà. Racontage intensif de life off. Jvais pousser mes parents à retourner faire les touristes du côté de stras après les exams, et jvais m'incruster :D
Par Eteins-celle le Samedi 5 décembre 2009 à 15:34
le grand merci à toi, je t'envoie un mail d'ici peu, alors. (dès que j'ai les cheveux secs, que je suis prête et tout le blabla) (là j'fais n'importe quoi j'suis sur msn, je parle, je me sèche les cheveux, enfin bref on s'en fout)
bisous!
Par crumble-and-tea le Samedi 5 décembre 2009 à 19:10
Au passage, ton commentaire retour (si j'ose dire haha) m'a fait plaisir aussi!
Par castor le Dimanche 6 décembre 2009 à 13:22
Joris VIEUX GEEK DE FACE!

Il faudra que tu m'apprennes, moi, à respecter le cadre. Parce que bon, parfois.
Par Eteins-celle le Mercredi 23 décembre 2009 à 15:11
J'ai fait ma crise "putain ça sert à quoi la vie" moi aussi, avant hier soir je crois.
bah je pense aux films que je peux avoir à noël et ça va mieux en général, smile.
Toi aussi tu arrives à sentir la joie en toi?
J'ai découvert le groupe Girls, j'trouve ça coule, tu connais?

Tiens, cadeau (aha tu parles d'un cadeau oui)
http://www.myspace.com/girls

bisous bisous
 

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