6h13. Vendredi 15octobre. J'entend un léger bruit qui vient de derrière ma
porte. Une petite tape timide sur le bois. Comme si une petite bête voulait
pénétrer dans ma chambre. Et c'était le cas. Elle avait deux ans. Les cheveux
bouclés et rebondis. Je ne bougeais pas de mon lit et l'observais. Elle tourna
le regard timidement , comme pour s'excuser de me déranger. Je sentis alors que
ce matin allait être plus éprouvant que tous les autres. Elle avait
beaucoup changé. Il y a quelques mois elle aurait hurlé pour me sortir des
draps. Mais depuis son départ, elle avait comme perdu la parole. Elle était
belle. Les joues rosées, et l'iris brillante. Elle réclama un crayon et se mit à
dessiner du noir, comme pour exprimer ce qu'elle ne pouvait dire avec les mots.
On dit que les enfants ne comprennent pas tout, mais c'est faux, elle
savait absolument tout. Elle savait qu'il c'était passé quelques choses, que
c'était mal. J'enfilais doucement mes habits en tentant de ne pas perdre une
miette de ses tracés. Au moment de chausser mes souliers, elle s'arrêta net,
lacha son crayon et s'aggripa à mes jupons. "Lâche moi ma belle, je dois y
aller" . Et ça, elle l'avait bien compris. De petites perles glissèrent sur ses
paumettes. Les miennes je les retins. Surtout ne pas craquer. C'est bientôt
fini, je ne l'a verrais plus pleurer, il reviendra et ce jour, elle parlera pour
lui dire qu'il lui a manqué et qu'elle l'aime malgré le mal qu'il a fait. Enfin
... à quoi bon, l'autopersuasion ne m'avait jamais réussit. Alors plutôt que
d'espérer le retour de cet homme, je me mis à le haïr. Avec ses larmes je
nourissais ma colère. Et elle, je l'a nourissais d'amour. peut être même trop.
Tellement, que chaque matin, elle ouvrait les yeux avant mon réveil, et se
précipitait vers ma chambre pour me supplier de ne pas l'abandonner à mon tour.
Oubliant qui j'étais. A ses yeux désormais j'étais devenue mère, protectrice et
aimante. Comblant l'amour d'une mère déprimée et d'un père coupable. Elle
m'aimait... et ne comprenait pas mes départs quotidiens. Je n'étais qu'une
adolescente, je devais étudier, et chaque jour était une terrible douleur que de
me séparer d'elle. Mais je l'a quittais, déchirée par ses larmes, ses hurlements
et cette porte qui ne s'arretait de battre sous ses petits poignets. Jimaginais
sa mère, lui prétant une de ces rares attentions, muette devant la dure scène, à
se questionner sur l'attachement que m'accordait cet enfant, lui susurant à
l'oreille comme pour la calmer: "Chérie, demain on ira voir papa à la maison
d'arrêt. "
insupportable
spring summer fall winter
Commentaires
Par NothingLasts le Dimanche 2 décembre 2007 à 22:09
Poignant <3 !
Par Mardi 4 décembre 2007 à 20:27
le Oui, poignant. Tu sais, sachant que c'est une histoire vraie, je ne sais même pas quoi dire. :s
Par Mardi 4 décembre 2007 à 22:10
le Histoire vraie ? Jolie façon d'écrire, on a envie d'en savoir plus. Il en est dit à la fois suffisemment sans que l'on puisse tout deviner. j'aime <3
Par Mercredi 5 décembre 2007 à 8:22
le Oui une histoire vraie et d'ailleurs d'actualité , malheureusement. En tous cas, merci beaucoup =) J'écris pas beaucoup , alors ça fait plaisir.
Par Lundi 10 décembre 2007 à 17:10
le RoOh et ben mon texte il a pas du tout de succès T_T
Par Lundi 10 décembre 2007 à 17:38
le Moi j'aime beaucoup <3
C'est très prenant comme histoire et ça me fais quelque chose moi ..
C'est très prenant comme histoire et ça me fais quelque chose moi ..
Par Dimanche 23 décembre 2007 à 11:08
le ....qu'est que t'as bien pu partit foutre en ES ? ta place est dans une maison d'edition!
encore mieux que le debut des framboise bleues....
ca me creve le coeur
agin again again
encore mieux que le debut des framboise bleues....
ca me creve le coeur
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