Les bandes au bord de la route se suivaient et elle aurait dit qu'elles ne faisaient qu'une. Des mouvements flous s'enchainaient c'étaient les arbres les maisons lse bandes d'arret d'urgence les aires d'autoroutes les bifurcations. Le soleil se pointait au loin ils roulaient depuis quelques heures pour arriver nulle part n'importe quand. Ils roulaient et la direction n'importaient même pas. Les rayons de soleil l'éblouissaient et elle s'habituait vaguement à cet excès.
Et puis non, elle s'endormait fermait les yeux en fait. Le soleil la gênait. Alors elle fouillait dans son sac deroutait son portable ses clefs un tampon un bonbon et puis tombait sur ses vieilles lunettes vintage. Elle disait pas vintage à la mode, non, elle disait "vingt âge". Elle était vachement décalée, en fait. Les cheveux coupés au carré une frange des dents parfaites pas de trâce visible de maquillage juste un coup de mascara pour éblouir d'une beauté naturelle. Ca ne l'interessait pas de plaire. Elle n'avait pas de mp3 n'aimait pas le rose n'avait pas de slim ni de ballerines léopard.
Souvent le matin, elle se réveillait plus ou moins, puis se dirigeait propre et nourrie vers le lycée sur son vélo. Elle passait la rue pavée et les secousses la faisait réfléchir. Alors elle se disait que c'était une journée de merde, qu'elle allait voir les profs qu'elle voulait pas voir, tout ca. Et puis arrivant près du lycée elle pensait aux fous rire à suivre parce qu'il y en aurait, des tas. Et là, elle se dit que sa journée serait bonne si elle le décidait, alors elle s'armait de son sourire et se disait que oui, la journée serait réussie, qu'elle la rendrait belle et colorée. En fait elle se disait ca tous les matins.
C'est tellement fastoche de parler de soi à la troisième personne.
Titre : Emilie Simon - Fleur de saison