Cher toi,
Je voulais te dire tout ce que je n'ai pas eu le cœur de te dire.
Je déteste me souvenir des moments où j'étais dans tes bras, je me sens orpheline de ta chaleur. J'étais bien et je me sens, comme chaque fois, salie par ces contacts qui n'auront plus jamais lieu. Salie par cette intimité qui a disparu en claquant des doigts. Je pense sans cesse à ce corps qui m'appartient, et au fait que je le prête à quelques hommes sur mon chemin, et qu'ils y laissent des traces. Comment mon homme futur fera-t-il pour se l'approprier à son tour alors qu'il a été touché, retouché, caressé, palpé de tant de façons. Mon corps est cet élément que je considère sacré, mais que j'ai parfois l'impression de laisser à l'abandon et en libre service au premier venu. Je sais bien pourtant que la chaleur humaine est ce qui nourrit les cœurs, et qui fait battre le corps. Et que la vie est faite de rencontres ratées et réussies. Mais j'aimerais que mon cœur ne vive plus trop d'expériences avortées avant d'en vivre une qui vaille la peine.
Je déteste penser au fait que nous ne venons pas du même monde, et que nous ne sommes d'accord sur pas grand chose. Où ai-je trouvée cette attirance envers toi ? Ce n'est pas dans tes convictions politiques. Nous pensons de façon diamétralement opposée. Ce n'est pas dans ta façon de voir les relations sentimentales. Tu te vois comme le seul détenteur du pouvoir sur l'autre, il n'y a que toi qui mérites l'attention, et pas d'être attentionné, tu te justifies sans cesse de ne pas être un gros con, tu dis des choses comme "tu vois, je te complimente, tu pourras pas dire que je l'ai pas fait" : tu utilises sur moi des recettes de séduction aux vues des échecs passés, alors que chaque putain de femme est une putain de femme unique, comme chaque putain d'homme est un putain d'homme unique. Tu reviens à plusieurs reprises vers moi dans le but de finir dans mon lit tout en restant affranchi de tous les aspects du couple qui te repoussent, pourtant tu estimes que nous sommes un couple, et enfin tu craches sur des mois de relation en décrétant "c'est bizarre mais j'avais pas l'impression d'être en couple". Tu parles de ton ex en l'insultant et tu oses penser que c'est réglé, fini, oublié. Du jour au lendemain, quand je te dis que je te quitte, tu me dis que tu souhaites qu'on reste amis. Je te souffle le fait que tu as de l'affection pour moi. Tu ne trouves aucun problème à notre relation et tu me laisses te convaincre de laisser le temps nous aider, et tu me tiens par la taille comme si de rien était. Tu me fais des allusions sur le fait qu'il faudrait qu'il y ait des affaires à toi chez moi. Et tu me délaisses.
Jusqu'où a pu aller ta bêtise ? PIRE : Jusqu'où a pu aller la mienne, me laissant voguer entre tes mensonges et tes faux semblants jusqu'à en avoir le mal de mer. Je me déteste pour l'emprise que je t'ai laissé avoir sur moi.