Elle
chantait des comptines gestuelles pour les enfants en regardant la
télé. Elle pensait au cirque, aux tigres aux lions aux chevaux -
qu'elle appelait chevals - aux trapézistes aux jongleurs aux gymnastes
aux clowns surtout aux clowns, au fêtes foraines, aux manèges aux
guimauves aux pommes d'amour à l'hélicoptère qui monte et qui descend à
la pêche aux canards, aux bonbons, les bleus à la violette, les roses
goût chewing-gum, les jaunes au citron, les orange à l'orange, les
verts à la pomme, aux jeux de société, monopoly, bonne paye, puissance
quatre, bataille, sept familles, à son doudou, à sa maman, à son papa. Sa mère la bordait tous les soirs et
lui contait une histoire. Merveilleuse où les princesses et les princes
se mariaient et avaient des enfants et où les méchants mourraient dans
des souffrances pas trop atroces non plus. Elle aimait aller chez ses
grands parents jouer aux Lego et elle aimait que son papi lui racontât
des histoires fabuleuses. Seize ans et pourtant une de ces gamines qui
n'avaient toujours pas grandi, une Peter Pan version féminine, un grand
bébé qui aimait regarder les images dans les livres, manger du nutella
et inventer des contes de fée.
Et puis y avait les autres. Les adultes avant l'heure. Tout ceux qu'ar- rêtaient de rêver. Qui trimaient qui bouffaient qui dormaient etc.
Et puis y avait les autres. Les adultes avant l'heure. Tout ceux qu'ar- rêtaient de rêver. Qui trimaient qui bouffaient qui dormaient etc.