Je te connaissais depuis quelques mois quand pour la première fois tes mains se sont clairement posées sur moi. C'était en été, sous un beau ciel bleu. Mon visage entre tes mains, je ne pouvais arrêter de sourire. Je t'écoutais peu, je me plongeais dans ton regard, sans penser à autre chose qu'au sourire que je voyais s'y dessiner. Tu me disais que tu en avais rêvé, que tu voulais rester ici pour toujours, et d'autres choses que j'ai entendu comme de très loin. Tu m'as souris et tu m'as embrassée. Nous avons passé des mois ensemble. Seuls, à se nourrir de l'un et de l'autre. Nous avons tenu des années; sans que rien ni personne n'interfère dans notre sphère. Tu n'étais pas de ceux qui partent, tu n'étais pas de ceux qui aiment peu, tu étais parfait, et je t'aimais plus que tout. Un jour nous nous sommes disputés, nous avons pleuré, chacun de notre côté, dans différentes rues, puis dans la même rue, puis dans la même voiture, puis dans le même appartement, puis dans la même lit, puis dans le même corps. Nous avons pleuré nos mots durs, notre haine comme notre culpabilité, mais surtout notre amour. On oubliait tout dès le lendemain et on se jurait toujours plus. On s'aimait plus que tout, je t'aimais plus que moi, tu m'aimais plus que ma vie.
Je te connaissais depuis des milliards d'années quand pour la deuxième fois tes mains se sont clairement posées sur moi. C'était un soir, où nous étions à table. Tu me disais je t'aime je te disais menteur. Mon visage entre tes deux mains, je ne pouvais arrêter de pleurer. Je t'écoutais hurler, tu disais des choses ignobles. Je voyais les larmes se former dans tes orbites, et je ne pouvais en détacher mes yeux. Tu as pleuré en me hurlant dessus, et tu m'as frappée. Tu n'as plus arrêté tes mains de cogner mon visage. Tu disais que tu m'aimais et que je devais le voir, le lire, tous les jours. Une fois ta colère passée, tu m'as pris dans tes bras, tu t'es allongée près de moi sur le carrelage de la cuisine. Tu m'as embrassée dans le cou, sous l'oreille, et nous nous sommes endormis, en pleurant. Je t'aimais plus que ma vie, tu m'aimais plus que tout, plus que toi même. Le lendemain, nous nous croisions dans la salle de bain comme si de rien n'était. Nous sommes partis dans des directions opposées ce matin là, autant dans la rue que dans nos vies. Tu as recommencé le même cirque chaque soir, sous pretexte que je ne lisais plus assez ton amour sur moi. Mon corps est devenu le mausolée de notre amour. Le caveau de ma propre vie.
Et puis un jour, tu n'as plus frappé. Plus rien. J'en venais à te provoquer, à te montrer mon visage couvert de fond de teint. A te dire que je ne t'aimais plus.
Ce soir là, tu m'as enfermée dans la salle de bain. Nous adorions cette salle. Tu m'as enlacée, tu m'as embrassée, tu as pleuré. Et tu as sorti ton arme. D'une balle tu me laissait gîsant à terre. Tu me regardait une dernière fois, et collait le canon encore brûlant au fond de ta gorge d'apollon.
C'était il y a six mois. J'ai pu réfléchir à tout ça pendant mes trois grands mois de sommeil. Et tu sais, mon amour, la première chose que j'ai dit en me réveillant, c'est ton prénom.
J'ai pleuré des mois la mort intérieur de mon corps, et sa mort extérieure ratée.
Aujourd'hui, j'ai perdu ma raison de vivre.
Et personne ne veut comprendre que ma raison de vivre est de vivre toujours avec celui qui m'a tuée.
insupportable
spring summer fall winter
Mercredi 5 décembre 2007 à 19:58
Pensé par insupportable
Commentaires
Par Raymond.s.maza le Mercredi 5 décembre 2007 à 20:01
Oups, j'ai oublié de signer. J'avais pourtant fait attention à tout le reste. Enfin, c'est moi, ça. Merci pour l'hébergement. Ca m'a bêtement embêtée de m'incruster chez toi comme ça.
Par Mercredi 5 décembre 2007 à 20:40
le bêtement embêté, c'est mignon comme expression.
Par Mercredi 5 décembre 2007 à 21:06
le Ah tiens, oui. Mais c'est pas mignon.
Mignon c'est un gamin de 5 ans qui fait du toboggan pour la première fois.
Tu vois.
Mignon c'est un gamin de 5 ans qui fait du toboggan pour la première fois.
Tu vois.
Par Mercredi 5 décembre 2007 à 21:10
le aussi. valentin était mignon c'est vrai.
après, on peut appeler ça comme on veut, ça reste quand même joli comme expression. non?
après, on peut appeler ça comme on veut, ça reste quand même joli comme expression. non?
Par Mercredi 5 décembre 2007 à 21:16
le un gamin de 5 ans qui fait du toboggan pour la première fois c'est pas forcement mignon >.>
Par Mercredi 5 décembre 2007 à 21:28
le Ca va pas faire un peu prétentieux si je te répond que "si si mon expression était très jolie" ? :')
Mais, c'est vrai que c'était chou. Et non désiré . :]
Mais, c'est vrai que c'était chou. Et non désiré . :]
Par Mercredi 5 décembre 2007 à 21:28
le on fait un débat ?
...
...
Par Mercredi 5 décembre 2007 à 21:47
le On pourrait.
:')
:')
Par Mercredi 5 décembre 2007 à 21:51
le On appelle Delarue ou on s'encule?
Vous savez... moi... j'ai jamais trop aimé les animateurs télé...
DOUDOUNE GO GO GO!
Vous savez... moi... j'ai jamais trop aimé les animateurs télé...
DOUDOUNE GO GO GO!
Par Jeudi 6 décembre 2007 à 17:38
le J'aime <3
Par Mercredi 12 décembre 2007 à 9:08
le Puis ici je vais mettre un point, parce que j'aime la facon dont c'est raconté, et pis vala =)
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