J'irai me faire sauter la cervelle sur les bords près d'un pont. Encore elle, cette conne m'emprisonne elle me mitraille elle m'étouffe elle m'étripe elle m'assassine elle me crève elle m'égorge elle m'entaille elle m'écoeure elle me poignarde elle me fusille et me lapide et me séquestre elle me tue cette tristesse. La vie qui fout le camp les rêves qui foutent le camp les gens qui foutent le camp le sable qui fout le camp le vent qui fout le camp le temps qui fout le camp le sens qui fout le camp le tout qui fout le camp et le camp qui fout le camp. On m'avait dit que la fin n'a pas de fin, mais la faim n'a pas de fin, celle-là, ton ventre gargouillera toujours. Et même la fin n'a pas de faim, comment pourrait-elle, ce serait digne d'un dessin animé. J'en déduis avec doute que la faim n'a pas de faim, puisque cette idée est aussi abstraite. Parlez de ça à un aveugle. Il vous dira d'aller voir ailleurs. Toute façon j'ai pas peur de la route j'irai jusqu'aux berges me jeter dans le vide foutre le camp comme le reste m'envoyer en l'air, m'envoyer valser avec les anges d'à côté. Je penserai poésie, ca pansera mes maux et puis vous serez débarassés de mes mots. C'est toujours les mêmes jeux de mots, enfin mes maux sont toujours là. C'est pas un sourire qui les disparaitra, même pas le vent. La poussière fout le camp.
Titre : Noir désir - Le vent nous portera
Tes jeux de mots/maux sont époustouflants, encore et toujours.
(k)