insupportable

spring summer fall winter

Mardi 22 janvier 2008 à 19:00

   Le bruit lancinant du lave-vaisselle se mêlait à mon humeur du soir. Ce ronronnement correspondait à mon état de statique impuissance. C'était absurde. J'aurais du fondre en larmes, casser quelque chose, hurler un bon coup. Mais non, je prenais sur moi, je tentais deux trois sourires forcés, big brother is watching you. Ce n'était pas le moment de baisser les bras, il fallait faire face, allez, force tes lèvres à se retrousser, plisse tes yeux, fais apparaitre ces putains de fossettes. Mais non, la pression était trop forte, je m'écroulais d'un coup, sujette à convulsions et larmes qui bousillaient mes yeux. C'était sur un ton mélancolique que je débutais l'année, oui, mais après tout il n'était pas stipulé dans mon horoscope que la vie changerait brutalement. De toute façon je n'avais pas lu l'horoscope. Et puis j'ai eu ce que je méritais. Rien, à part une tonne de honte et de regrets. Je ne bougeais pas de ma chaise, détruisant peu à peu tous mes espoirs et tentant de surmonter ma honte. C'était décidé, je changerai.

Pensé par insupportable

Dimanche 20 janvier 2008 à 17:05

Le soir elle cherche son chemin, divague entre les ruelles non éclairées, demande aux passants dont on ne voit pas le visage la route vers le sud. Elle sort son harmonica, entame des bouts de ritournelles du temps passé, chante devant l'appel de la nuit, regarde dans le vide les lumières s'éteindre chez les gens.
La journée elle hiberne dans son petit appartement. Refait la déco et change les meubles de place. Elle fume clope sur clope pour se donner un style et oublie que mamie est morte d'un cancer du poumon. Elle pense repeindre tout en blanc, meubles sols murs et plafonds, acheter de nouveaux draps blancs aussi. Il n'y aurait qu'elle, habillée de rouge, pour danser dans la pureté de l'absence de couleur.

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Samedi 19 janvier 2008 à 17:09

Un matin elle se lève, pas très réveillée, aucun son n'est encore sorti de sa bouche. Les yeux entrouverts elle descend les escaliers. Elle a encore des chansons dans la tête. Elle sait pas trop si elle a bien dormi ou pas, de toute façon essaie même pas de lui demander.
En sortant de cours elle se sent comme si elle allait tomber dans les pommes. Ca chavire partout, dans son coeur aussi. Elle le voit mais a tellement envie de vomir qu'elle doit absolument s'asseoir.

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Jeudi 17 janvier 2008 à 18:37

" Pages 70 et 71 : le cancer colorectal représente 10 % des décès en France, pour l'ensemble des cancers.
Son taux est faible en Afrique et en Asie. En France, le taux est très élevé dans le Haut-Rhin ! ; il est faible en Corse et sur la côte sud.
Si on regarde l'alimentation, on trouve comme facteurs défavorables : les graisses, les viandes, l'alcool ; alors que les facteurs favorables sont les légumes, les fibres végétales, la vitamine C. "

C'est à ce moment là que je précise que je vis dans le Haut-Rhin.

J'ai aussi éclaté trois tubes à essai en TP chimie en faisant tomber un porte tube. Trois sont tombés sans se casser, trois ne sont pas tombés. Environ.

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Samedi 12 janvier 2008 à 11:41

On finit toujours par regretter. De n'avoir pas sauté sur l'occasion. D'avoir déçu des amis. Ou les deux en même temps : d'avoir déçu des amis en attendant quelque chose mais en ayant pas sauté sur l'occasion.

On finit toujours par trouver des défauts. Elle n'est pas comme je voudrais qu'elle soit mais je suis contente parce qu'au moins elle est moins bien que moi et moi j'essaie d'être normale et naturelle tout en essayant de satisfaire aux goûts de chacun. C'est toujours la même chose, on est jamais comme on est, au fond. On maquille toujours tout.

On finit toujours par détester. Ca, ça vient après qu'on ait trouvé les défauts. Et très souvent on se rend compte que les défauts des autres sont les mêmes défauts qu'on a soi-même. Alors peut-être que c'est juste parce qu'on arrive pas à cacher nos défauts qu'on rejette ceux qui nous ressemblent. Ou alors parce que tout le monde a envie d'être unique. Elle a l'air heureuse et moi ça me rend folle.

On finit toujours par trouver des gens pareils que nous. On est contents, on se dit Au moins je suis pas la seule à faire tout ça. Et on rencontre encore une personne pareille, une autre et encore une. Là on se dit Je ne suis pas du tout originale. Après on se dit que de toute façon on se ressemble tous.

On finit toujours par retrouver des excuses. Finalement je suis un peu originale quand même, personne n'a souligné le titre deux fois en rose comme moi. Finalement il est quand même pas aimé par tout le monde. Finalement elle est plus conne que moi.

Et à la toute fin, avant de reprendre le tout au début de ce descriptif, on finit par retrouver des couleurs. On est contents, on a plein d'amis, on sourit, on le trouve beau on est motivés pour aller lui parler. On trouve du temps pour tout, on n'en prend jamais plus que ça pour telle ou telle chose. On irradie notre bonheur (et on provoque le coup de blues chez d'autres gens).

La vie n'est qu'un cycle. Il en faut beaucoup pour sortir de là. Et ces passages durent plus ou moins longtemps.

Alors même si je réponds pas à tout le monde comme vous voulez, allez, oubliez moi un peu (mais pas trop). Il ne faudra JAMAIS prendre un ticket pour me parler. Je ne vous abandonne pas non plus. Je culpabilise, au moins.


"Je m'empresse de rire de tout avant d'être obligé d'en pleurer." Beaumarchais




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