On marche. C'est une terre brune, molle, on voit les traces de nos chaussures derrière nous, on se ferait repérer et arrêter facilement si on était recherchés. Mais non, on recherche juste l'arrêt de bus le plus proche. On s'était dit C'est le bon endroit, on descend là, on rejoint le bus dans pas plus d'une demi heure. Qui s'est transformée en quelques heures, mais peu importe. Il ne fait pas trop chaud, ni trop froid. On n'a pas besoin de penser à autre chose qu'à nos chaussures qui s'enfoncent, nos mains qui s'enlacent, nos bouches qui sourient, nos yeux, tes yeux, ta bouche, et tout le reste.
Il n'y a absolument rien, on ne voit que quelques arbustes que le vent n'a pas arrachés, de la terre sèche qui s'envolent de temps à autre. Il n'y a aucun son particulier. Aucune odeur, si ce n'est la tienne. On est là, comme des cons à marcher. Il fait si bon, c'est si bien.
L'arrêt de bus, on le voit maintenant. C'est la fin, allez lache moi la main, casse toi, ça ne peut plus durer. Et moi je t'ai regardé, tu m'as envoyé valser pour de bon.
C'EST FINI,
C'EST FINI,
C'EST FINI,
C'EST FINI,
C'EST FINI